Sanoja: Mano Solo. Les années sombres. Le Limon.
Quand la tempete s'arrete, le limon coule au fond, la ou jamais ne penetre la moindre lumiere, le moindre rayon. Alors il se depose une strate pour chaque chose, retapissant sans cesse de chaque nuit pour chaque oubli.
Il n'est rien que je puisse oublier, ni le gout de l'amer, ni le vent sucre. Il n'est pas de fardeau que je ne puisse jeter chaque soir, chaque matin renaissent mes deux poings.
Debout, debout, sauve-toi de la, tu sais meme pas ni ou ni avec qui tu as dormi. Debout meus ton corps dans le froid de la rue, une porte qui claque ca fait le meme bruit, du bout du monde jusqu'a Paris, sur le pave de la terre battue, du pays des hommes vaincus, et peut-etre bien que la tele de sa lumiere stroboscopique viendra lecher ton corps etendu dans l'illusion de se reposer debout sans domicile fixe. Juste une idee fixe, c'est ou que demain je me reveille, c'est ou que demain je me mets debout. Il te reste des filles plein ton carnet d'adresse, y'en a bien une pour toi derriere sa porte, l'oeil de boeuf en prothese, sans bouger de chez elle, elle t'attend. Lave-toi les dents et lave-toi la queue, lave-toi les yeux. Lave ton esprit des souillures de la vie, il y a bien une douche quelque part ou tu pourras quitter tes vetements, ton armure contre la rue et peut-etre viendra-t-elle enfin, glisser ses doigts sur ta peau d'enfant et peut-etre meme mettre ton sexe debout et tout ton etre avec, debout