Seul devant la gare Saint Lazare, au comptoir, pilier de bar, Au hasard d?un Ricard, d?un coup de pinard Ivre, dans les rues, sans issues, mal fichu
Pres de son lit, un dictionnaire et « Poemes a Lou » d?Appolinaire Elle disait sur un ton trainant que je n?etais pas un bon amant Un jour les jours
Bassiak-Delrue / BO Jules & Jim Elle avait des bagues a chaque doigt Des tas de bracelets autour des poignets Et puis elle chantait avec une voix
Marcher une nuit le long d?un mur aux affiches dechirees, Aux briques apparentes, sur un trottoir glissant Marcher toutes les nuits le long d?un mur
Y avais au pied des fortifications, un taillis special pour la fornication Le voyeur de service, quelquefois la police, un petit chat de gouttiere
Tu n?as plus sous toi qu?un sous pull vert Et tu cherches ta clope qui est sous ton nez Moi je suis sur le pieu nu comme un ver A regarder ton sexe
verre Et moi qui me tortillait les mains De ce jour et des autres, je garde la chaude envie De ce regard fuyant sous des paupieres en bernes De ce regard
Dans la salle du bar tabac de la rue des Martyrs Y a des filles de joie qui attendent le jour en vendant du plaisir Y a des ivrognes qui s?epanchent
Prendre son cafe, cheveux ebouriffes Devaler l?escalier, prendre son courrier Pourtant dans ta tete y a des poissons qui volent Des filles timides
C?etait chez Jimmy qu?on allait le samedi Entre Bagnolet et la rue des Pyrenees Avec dans le ventre, une seule envie, Boire un coup et s?eclater a
le client d?avant Elles ne posent pas de question, et ca, ca n?a pas de prix Je les laisse me toucher, les yeux colles au mur Je regarde les cafards
A l?auberge du chaland qui passe, il boit du cafe tasse sur tasse Il a des yeux couleur de canal, c?est pas banal On sait pas depuis combien de temps
Angele, t?as la bouche toute petite, une fraise des bois Angele, tu caches ton corps de femmes, aux coyotes aux abois Angele, la frange qui souligne
Paris le soir, la chape d?ombre tombe sur les trottoirs Les gros bus glissent, comme des paquebots verts a Saint Sulpice Les pas presses des gens presses
nuage Reste mes baisers, mon odeur, des images Mais la suite te laisse sans forces et sans voix Je suis devenu minable, sans scrupules et sans foi Un eternel salaud Tu me regarde
Souvent quand elle se rappelait, revoyait, Petite fille aux dents de lait, au milieu des jouets Une maman chaude, un papa grand Elle regrettait un
bas, il est sept heures, deja En bas, le ruban des bagnoles, phares allumes roule au pas, Et moi, en haut, en face, je regarde les tours qui s?eclairent
Dans la ville mariniere, quand le train s ?arreta, Sa peau douce et fragile insultait les terrils Elle, elle voyait des yeux blancs qui sortaient du